Maison Sciences Le microbiome humain : comment les bactéries contrôlent notre santé

Le microbiome humain : comment les bactéries contrôlent notre santé

par Lucie Audy

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Étonnamment, le microbiome influence le cerveau via l’axe intestin-cerveau. Les bactéries produisent des neurotransmetteurs – sérotonine, dopamine, GABA – qui régulent l’humeur. Des études sur des souris ont montré que la transplantation du microbiome d’un animal déprimé induit une dépression chez un animal sain. Cela ouvre la voie aux « psychobiotiques », des probiotiques pour la santé mentale. Le microbiome d’une mère est transmis à son enfant lors de la naissance et de l’allaitement, ce qui pose les bases de l’immunité. La césarienne ou l’utilisation précoce d’antibiotiques perturbent cette transmission et augmentent le risque d’allergies et de maladies auto-immunes. Des « bains microbiens » sont actuellement développés pour les nouveau-nés à haut risque.
La transplantation fécale de microbiote (TFM) est déjà une réalité. Cette méthode, qui consiste à introduire des bactéries du donneur dans le corps du patient, traite avec succès les infections récurrentes à Clostridioides difficile. La TFM est actuellement testée pour la maladie de Crohn, le syndrome du côlon irritable et même l’autisme.
L’avenir réside dans la médecine personnalisée. L’analyse du microbiome permettra d’adapter l’alimentation, les médicaments et les probiotiques à chaque individu. Il existe déjà des tests commerciaux qui, basés sur l’analyse des selles, recommandent les aliments à consommer et ceux à éviter.
Cependant, la science est confrontée à des défis. Le microbiome est dynamique : il évolue quotidiennement. De plus, corrélation ne signifie pas causalité : il est difficile de prouver que les bactéries sont responsables de maladies, et non l’inverse. Des études à grande échelle et à long terme sont nécessaires.
En conclusion, le microbiome est un organe caché sans lequel nous ne pouvons exister. Cela nous rappelle que les humains font partie de la nature, et non son maître. Prendre soin de nos microbes, c’est prendre soin de nous-mêmes. Comme le disent les scientifiques : « Nous ne sommes pas maîtres de notre corps. Nous sommes des jardiniers. »

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