L’industrie chimique traditionnelle a longtemps été associée aux déchets toxiques, aux émissions et à la pollution. Cependant, depuis les années 1990, le mouvement de la « chimie verte » a pris de l’ampleur : cette approche vise à concevoir des procédés et des produits chimiques sûrs pour l’homme et l’environnement. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une idée de niche, mais d’une norme mondiale.
Les fondements de la chimie verte ont été formulés par Paul Anastas en 1998 en 12 principes. Ceux-ci incluent la prévention des déchets plutôt que leur élimination, l’utilisation de matières premières renouvelables, l’efficacité énergétique, la sécurité des réactifs et des produits, et la conception de substances facilement biodégradables.
Un exemple frappant est le remplacement des solvants toxiques. Au lieu du benzène ou du chloroforme, les scientifiques utilisent de l’eau, du dioxyde de carbone supercritique ou des liquides ioniques. Par exemple, le CO₂ sous pression est désormais utilisé dans la production de caféine pour boissons : il est sûr, efficace et ne laisse aucun résidu.
Dans l’industrie pharmaceutique, la chimie verte réduit le nombre d’étapes de la synthèse des médicaments. Auparavant, la production d’un seul médicament nécessitait 10 à 15 réactions, avec de faibles rendements et des déchets importants. Aujourd’hui, grâce aux catalyseurs et à de nouvelles méthodes (comme la photochimie), le processus peut être réduit à 3 ou 4 étapes, réduisant ainsi les coûts et l’empreinte environnementale.
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