Les applications potentielles sont immenses. Les bactéries synthétiques peuvent nettoyer les marées noires, capturer le dioxyde de carbone ou détecter le cancer à l’odorat. En médecine, des probiotiques « intelligents » sont en cours de développement. Ils s’activent uniquement dans les tumeurs et libèrent des médicaments localement sans endommager les tissus sains.
Cependant, cette technologie suscite de sérieuses inquiétudes. Et si un organisme synthétique s’échappait dans la nature ? Pourrait-il supplanter les espèces naturelles ? Pour éviter cela, les scientifiques introduisent des « verrous génétiques », des dépendances à des acides aminés synthétiques inexistants dans la nature. Sans eux, la cellule meurt.
Des questions éthiques demeurent également pressantes. La création de la vie in vitro remet en question les notions traditionnelles d’intégrité biologique. Certains philosophes et théologiens y voient une intrusion dans un domaine inaccessible aux humains. D’autres y voient une continuation de l’évolution, désormais guidée par l’intelligence.
Il est important de noter que la biologie synthétique devient de plus en plus accessible. Des kits de « biohacking » sont vendus en ligne, et dans des laboratoires de bricolage, des passionnés créent des plantes lumineuses ou des bactéries à l’odeur de banane. Cela démocratise la science, mais nécessite de nouvelles formes de réglementation et d’éducation.
En conclusion, la biologie synthétique n’est pas de la science-fiction, mais une réalité du XXIe siècle. Elle offre des solutions aux problèmes mondiaux, mais elle exige une certaine responsabilité. Comme l’a exprimé un chercheur : « Nous ne créons pas la vie pour le pouvoir. Nous la créons pour mieux comprendre son fonctionnement et comment la préserver. »
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